Randonnée pédestre à Thiès : à la découverte de l’histoire ferroviaire

Dimanche 22 juin, les Classes Préparatoires aux Grandes Écoles (CPGE) et le Centre régional des œuvres universitaires et sociales (CROUS) de Thiès, ont organisé une randonnée pédestre sur le thème « Découverte de la ville de Thiès ». Cet événement a rassemblé une centaine de participants, venus explorer à pied le patrimoine historique de la ville, avec un accent particulier mis sur son passé ferroviaire.

Le parcours a conduit les randonneurs et randonneuses vers quelques sites remarquables : le musée régional, la gare ferroviaire, la direction des chemins de fer, la cité Ibrahima Sarr, accompagnés des commentaires éclairés de Messieurs Babacar Ndiaye, coordonnateur de la Démarche patriotique pour l’avenir des rails et du train au Sénégal (DEPARTS) et Matouré Dioum, chef d’exploitation de la gare ferroviaire de Thiès.

Les premières voies ferrées ont été construites pendant la colonisation, assurant ainsi la célèbre liaison Dakar-Thiès-Bamako, le Sénégal a ainsi compté jusqu’à 1030 km de réseau ferroviaire. « En 1947, Thiès a connu la grande grève victorieuse des cheminots qui a marqué l’histoire du Sénégal aboutissant à de substantielles augmentations de salaires, au renforcement du syndicat, préfigurant ainsi la lutte pour l’indépendance » souligne Babacar Ndiaye. Celui-ci poursuit « après l’indépendance, le chemin de fer ne fut plus une priorité, les lignes n’ont pas été entretenues, les gares ont été délaissées ». Aujourd’hui on compte à peine une centaine de kilomètres de réseau, utilisés principalement pour le transport de marchandises et le DEPARTS œuvre pour le renouveau des chemins de fer sénégalais. Un autre frein au développement est l’écartement métrique des rails, qui n’est pas au standard international nous explique Matouré Diom. Même si quelques trajets sporadiques ont repris entre Thiès et Dakar, voire vers Touba, on est encore loin de la relance attendue. M. Diom a encouragé nos étudiants de CPGE à explorer tous les débouchés que représente le rail au Sénégal : télécommunication, numérique, mécanique, électrotechnique, sidérurgie, …

La dernière étape du parcours nous a conduit à la cité Ibrahima Sarr, construite pour loger les familles de cheminots : qui à Thiès n’a pas un grand-père, ou autre parent proche, ayant travaillé à la SNCS, devenue maintenant CFS ? Proche de la cité, se trouvent les bâtiments de la direction, les ateliers de fabrication, bâtiments qui sont pour la plupart à l’abandon.

Cette randonnée avait également pour but de promouvoir une activité physique collective et de renforcer les liens entre les personnels, les étudiant-es et les institutions universitaires. C’était aussi l’occasion d’échanger sur les métiers et opportunités qu’offrent le ferroviaire. La journée s’est conclue dans une ambiance conviviale avec des échanges sur l’importance de préserver le patrimoine ferroviaire, de relancer son activité et de continuer à faire connaître l’histoire de la ville de Thiès.